Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Anne St-Arneault et Annie Turcotte.
Le 6 décembre 1989, un tireur isolé est entré dans un cours de génie à l’École Polytechnique, a assassiné 14 femmes et en a blessé 14 autres au nom de la « lutte contre le féminisme ».
Les répercussions de la violence sexiste se sont poursuivies bien au-delà de ce jour fatidique dans le cours de génie. Selon l’Observatoire canadien du fémicide pour la justice et la responsabilisation, une femme est tuée par son partenaire actuel ou par un ex-partenaire tous les six jours en moyenne au Canada. Les taux de violence touchent de façon disproportionnée les femmes marginalisées, en particulier les femmes transgenres, les femmes autochtones, les femmes noires, les travailleuses du sexe et les femmes handicapées.
Cette violence ne se produit pas en vase clos. L’augmentation des « incels » et de la masculinité toxique contribue à une culture qui perpétue constamment la misogynie et la haine. Les idéologies se répandent dans les forums Internet et s’expriment en violentes attaques qui ciblent et tuent des femmes.
Pour les membres du personnel éducatif, le poids de la lutte contre la violence sexiste peut être lourd à porter. D’un côté, nous avons l’occasion d’inculquer les valeurs du respect et de l’égalité dans de jeunes esprits impressionnables. Nous avons la possibilité d’intervenir et de détourner les élèves des croyances discriminatoires. Nous pouvons également apporter du soutien aux élèves qui sont témoins de violence sexiste. D’un autre côté, la montée de la violence sexiste nous touche aussi. Elle peut se produire dans nos foyers, dans nos lieux de rassemblement et même dans nos corridors.
Nous avons toutes et tous la responsabilité collective d’éliminer la haine sous toutes ses formes; nos collectivités en dépendent. Nous nous souvenons des 14 femmes tuées à l’École Polytechnique et de celles qui sont la cible de la violence sexiste.